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Danse la vie
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7 mars 2008

Il y a 13 ans (suite)

Ce vendredi de mars 95, tu devais partir, retrouver ton travail à 430 kms de nous. Nous : nos quatre grands de moins de 8 ans, le bébé dans mon ventre et moi. C'est comme çà que nous avions choisi de vivre. Un travail pour toi, loin, mais une maison à la campagne, pour surtout une vie à la campagne, une maison de pierre qu'on aurait pas pu acheter tout près de Paris, une maison à nous comme un autre enfant dans notre vie.
Il y avait une semaine qu'on l'habitait notre maison,quand,  ce matin froid et clair de mars, je me suis retrouvée sans toi, ici, moi la hlmiste de 38 ans, habituée à me sentir protégée par un voisin d'à côté, du dessus, du dessous. Tu es parti à l'heure où la couverture de brume sur la vallée se lève, si tôt que les enfants dormaient. J'ai nettoyé les vitres machinalement, tenter de m'approprier notre propriété. La journée a été une journée de vacances, une journée à la campagne, sans toi... Puis le jour a éteint ses lumières et la nuit à la campagne, c'est la nuit. J'ai téléphoné à la seule amie du Jura que j'avais : "si j'y'arrive pas, je pourrais venir dormir chez toi?". On a mangé... des épinards en boîte qu'on s'est promis en riant de ne plus manger tellement çà ressemble aux bouses de vache.. Dans la chambre familiale, on s'est couché tous ensemble. Je me suis promis "d'y arriver" ce soir là pour tous les soirs à venir et la longue nuit parmi les autres futures longues nuits a commencé. Car j'ai eu si peur dans cette maison gruyère. Se coucher tôt, ne plus bouger du lit où je dors avec le téléphone, le bottin et la lumière allumée. Chaque matin se lever en ayant guetter les heures jusqu'à l'arrivée du voisin qui quittait l'usine à 5h30 du matin, ses phares de voiture qui éclairent le jardin et après lesquels je me rendors... puis se lever dans une maison glacée, pour la réchauffer, papier journal, petit bois, et buche... Oublier ces nuits pour goûter le jour, guetter les premières violettes, étendre le linge au vent du printemps, découvrir une vie nouvelle, une vie rêvée et s'apercevoir que cette vie à la campagne ce sera pas toujours le rêve....

S7301832

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Commentaires
D
Finalement vous en avez fait un petit coin de paradis de cette maison gruyère ! Et le téléphone n'est pas loin pour appeler les copains et internet est là qui nous relie. les liens se sont tissés et la hlmiste est devenue conseillère du village !Et la fille suppléante aux cantonales ! Et les enfants s'occupent du conseil des jeunes !<br /> Finalement la vie a repris et s'est construite autour de vos envies...de vos rêves.
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