Presque..

Il y a  des moments si doux où ils sont presque tous là les enfants et je me sens importante et fêtée......Et même si je ne l'étais pas dans ces moments là, ce n'est pas grave...Mais il y a  aussi des moments où je me sens écrasée et honteuse.....ça n'a peut-être rien à voir avec eux..C'est peut-être seulement moi qui essaie d'être moi malgré eux.....Il m'arrive de ne pas être mère......Je crois que j'ai tout connu de ces sentiments du parfait à l'imparfait, de l'envie au déni, de la gloire à la défaite, tout ce qui n'est d'ailleurs que de l'orgueil.....Je le lis bien chez les autres cette fierté là de hauts et de bas....Et quelque chose en moi qui se dit que serais je sans eux?? Je ne serais pas que le vide...C'est bien possible d'avoir une vie sans enfants et d'arrêter de "bassiner" le monde de leurs jours et de leurs nuits.....Suis je obligée de toujours penser avec amour? Suis je obligée de cacher mes craintes et mes colères, d'oublier mes attentes, d'oublier que je suis fière aussi d'être une femme sauvage et libre et capable, une femme qui ose.....

Est ce si difficile d'être soi sans blesser les autres de soi? Comment arrive-t-on à dire qu'on existe sans empêcher les autres d'exister?

Je suis prête.............prête à quitter, à partir, à oser, à voler, à aimer à tort et à travers, à exister comme je veux exister.....

Mes filles m'ont offert un très joli "collier de nouilles" fait de leurs mains et bien plus beau qu'un collier de nouilles; je l'ai suspendu au dessus de mon lit pour m'endormir et me réveiller avec leur amour pour moi........
Mes fils m'ont offert leur temps, leur course, leur joie d'offrir ... Le petit arbre à fleurs blanches est juste ce qu'il me fallait pour poser leur amour sur moi..............Certainement que tous m'aiment tant bien que mal.....

Et moi? Moi, j'aime mes enfants comme les mères aiment..Je les trouve tous beaux, tous forts, tous plus tout que les enfants des autres......Ils ne pensent et ne vivent pas comme moi, n'aiment pas toujours ce que j'aime et je leur rend bien .....Je ne voudrais pas qu'ils souffrent de moi, ni moi d'eux......Je ne voudrais pas les faire souffrir.....Ils me doivent d'être là pour le meilleur mais parfois le pire... Je suis bien pour quelque chose de tout ça....Je me lève la nuit pour eux, je me lève le matin pour eux, je me couche tard le soir pour eux, je cours le midi pour eux : ils sont une raison d'être et ils ne m'ont rien demandé... ça m'appartient......ça ne me console pas......quand je ne suis pas à la hauteur des petits enfants qu'ils ont été et des grands qu'ils sont devenus......