Un temps de mercredi
Il y a un mois ce matin....J'ai beau dire et redire que la vie est belle par dessus tout.....et par dessus nos malheurs traversés bien plus que surmontés...j'ai beau dire qu'elle est belle parce que nous savons la différence avec le moins beau et le très moche, n'empêche.......
N'empêche, la petite L. n'a plus de maman et quand je suis revenue de la ville hier avec elle, elle seulement, elle sans sa maman et moi sans mes enfants, je ne pouvais m'empêcher de penser : "je vais retrouver mes enfants dans deux jours mais elle ne verra plus jamais sa maman.......
J'ai laissé mes enfants, les petits, déjà grands, aux grands définitivement grands......Et pour quelques jours, je suis une mère sans enfants.....Je ne suis pas perdue, je connais ce vide et je l'ai adopté. Ce n'est pas une fin....C'est même à chaque étape de ma vie de mère un commencement....
Quand je suis arrivée ici, il y a quatorze ans j'attendais le cinquième enfant de la famille. Quelqu'un m' a dit "oh tu devrais bien rencontrer cette maman, cette famille, ils vous ressemblent, elle attend son quatrième" (c'était L.)
La petite L. a sur son visage le chagrin des petites filles sans maman....Certainement qu'elle est devenue tout à coup plus grande. Son regard est perdu dans le vague, dans un horizon de questions sans réponses. Je n'ai pas de réponses. Il y a des maladies plus incurables que les incurables, celles que l'on porte dans son coeur sont parfois irréversibles. Pas de traitement et pas d'amour aussi fort soit-il......Dans mon infirmerie, j'entends ces pleurs, ces interrogations, ces mots de douleur......Je suis en vacances, l'infirmerie est fermée...La vie avance.....Je piétine dedans......
Je n'ai pas de réponses......Juste mes bras pour te serrer très fort sur mon coeur de maman, L., mais ce ne sont pas ceux de ta maman....