HURLEVENT

Le décor, sur le coeur, était planté....

Avec un grand besoin comme le bernard l'hermite de me protéger dans un coin..lui de coquillage et moi je ne sais de quoi...... Ce n'était pas si facile quand on devient gardienne d'une grande maison au sommet d'une montagne.....Et pourtant.....Il aurait suffi que je ne laisse rien derrière moi..Mais  je laissais  justement de belles années de "bonheur qu'on savait pas", je laissais le besoin de le faire durer malgré tout...Malgré tout, ça a marché, parce que toujours je veux que le chagrin ne soit que quelques petites perles de cette immense et trop lourde boule que nous porterons pour toujours......Des petites perles lumineuses qui nous guident à être....

La-haut sur la montagne, j'ai dit que non, j'avais pas peur car la plus grande peur en moi est celle qu'un de mes enfants meurt. J'ai pris le temps, d'entendre, de voir, de recevoir, de chercher même sans trouver....J'ai goûté à la solitude, à l'écart du monde, à l'écart des miens, goûté au brassin de Noël avec les gens de passage.....fendu les quatre vents au petit matin autant que dans le noir tout noir du soir, dormi sous le regard aigu et bienveillant de la  lune pleine, perçu au fond de moi un espace rempli de mots et d'amour qui me donnait envie d'entreprendre. Et si j'ai beaucoup pleuré de quitter un peu plus mon fils en quittant 2012 qui restera sa dernière année de vie, c'est aussi que j'ai vidé un petite quantité de ce chagrin qui doit se faire plus doux au fil du temps tandis qu'il revient comme un poignard sur les belles choses de ma vie......Finirais je d'en parler? Finirais je d'être cette misère ambulante oscillant entre le rire et le pleur....?

Je crois avoir trouver un espace où tenter de bercer ce qu'il me reste de vie.. Il est en moi......Je vais faire mes valises....